L’association diminue ses activités: Forums Divers Bla bla bla Mila, ou les mères nourricières à la dérive

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  • #12909
    Maréchal
    Participant

    A la demande de Christine qui parraine notre Rominou 🙂 je vous transmet un article de pattounes en détresse , le site se trouve ici : coeur de chat

    On les connaît bien les mères nourricières. Beaucoup de chats des rues leur doivent leur survie. Elles sont fidèles à leur lieu de nourrissage, quelque soit le temps. Sur place, elles sont attendues et espérées. J’en ai connu qui agissaient en cachette de leur mari. Certaines tentent même, sur leurs deniers généralement peu abondants, de stériliser. Souvent, lorsque le temps a passé, que le conjoint n’est plus, qu’enfants et petits-enfants sont loin, le nourrisage de leurs sauvageons des rues est devenu leur principale préoccupation. Parfois, lorsqu’elles voient surgir une association sur le lieu de leurx exploits, elles restent méfiantes, face à ces nouveaux arrivants qui ne parlent que de stérilisation et de placement. Parfois, elles veulent bien jouer le jeu et elles se mettent à supplier pour celui-là, dont elles vous racontent l’histoire, la gorge nouée par l’émotion et l’espérance. Comment pourraient elles croire encore, qu’elles ne sont pas seulles au monde, lorsque l’association dit non et qu’elle affiche complet ? Sans doute ont-elles trop enduré, trop connu de la méchanceté humaine pour ne pas se méfier. Même avec l’habitude, cela doit faire mal d’entendre parler de soi comme de la folle qui nourrit les chats, au bout de la rue. Cela doit être insupportable d’entendre les mêmes sarcasmes, les mêmes agressions verbales, les mêmes menaces. Cela doit être insupportable, de trouver un matin, ses protégés, morts, empoisonnés et de rentrer chez soi, pour pleurer, seule, sans personne à qui confier sa détresse et son désarroi ?

    On ne parle jamais assez, des mères nourricières…

    Souvent, elles ont déjà des chats chez elles. Et elles les aiment, passionnément. Pour un tout petit nombre, aux blessures reçues dans l’exercice de leur sacerdoce, s’en ajoutent d’autres : ces blessures de la vie, que nous finissons tous par subir, plus ou moins, mais que nous ne sommes pour autant pas tous en mesure d’affronter sans trop de dégâts. Alors, un jour, elles finissent par ouvrir grande leurs portes, d’autant plus grandes qu’elles sont seules et qu’elles n’ont pas eu l’opportunuité de saisir des mains tendues, lorsqu’elles se sont tendues. Trop grandes… Alors de cinq ousix chats, on passe à dix, puis à quinze, à vingt, puis à trente…

    Mila connaît bien cela, trop bien, et c’est elle qui doit vous en parler …

    Oui, c’est moi Mila… Quand je suis née, les choses ne devaient plus aller vraiment bien déjà. Car si elles étaient demeurées dans les limites du raisonnable, je ne serai sans doute pas née, car ma maman aurait été stérilisée. Je suppose donc que déjà, l’argent devait commencer à manquer. Nous étions bien une trentaine. Oh! Il y avait bien de la place! Un très grande maison, avec une très grande cour intérieure, comme il en existe encore dans certaines petites villes ou dans certains villages de cette régon de France où j’ai vécu… Derrière de hauts murs, bien trop hauts pour qu’aucun de nous puisse s’en échapper. Bien trop haut aussi, pour qu’aucun d’entre vous, les humains, ne soit en mesure de voir ce qui s’y passe…
    Bien sûr, nous avions à manger, mais les plus timides et les plus fragiles d’entre nous avaient déjà des difficultés à se nourrir à satiété… surtout en fin de mois… Bien entendu, lorsque je suis née, déjà, aucun de mes compagnons n’était plus à jour du moindre vaccin. Je ne me rendais pas compte de ce qui allait se passer. La dame n’avait pas trop le temps de nous caliner. Et quand elle tenteait de le prendre, c’était d’autres que moi qui se précipitaient les premiers. Moi, j’ai fini par laisser tomber. Alors des calins, je n’en ai jamais reçu. Je sais seulement que certains d’entre nous se précipitaient pour recevoir, et qu’il demeuraient éperdument tristes, lorsqu’ils n’y parvenaient pas, ou lorsqu’après s’être battus pour y parvenir, c’était terminé.
    Je me souviens aussi, que toute petite, il m’arrivait parfois de faire mes besoins dans des litières peu souillées… Et puis, d’autres sont arrivés, des touts petits, une portée, trouvée dans une poubelle, une autre, amenée à la porte par des humains très propres sur eux…. Et le temps passa… nous fûmes une trentaine , une cinquantaine ensuite , et puis 70, et puis 100, et … à partir de 100, est-il encore besoin de compter ?
    L’intendance elle, n’a pas suivi. Alors, nous avons eu faim, vraiment faim, et nous avons dû nous battre pour manger. Les litières ont vite disparu sous les amas d’excréments. Alors, nous avons pris l’habitude de faire là où nous pouvions, dans la maison, dans un coin, sur un fauteuil, une couverture moisie, un matelas gorgé d’urine et d’humidité, ou à même le sol. Alors bien sûr, de temps à autres, la dame essayait. Les sacs poubelles se remplissaient. Elle essayait… Mais les sacs s’entassaient dans la cour,sans franchir less murs d’enceinte, et quand il y en eu trop dans la cour, il finirent par s’entasser dans la maison, au salon , puis dans les chambres, enfin dans celle-là même où dormait la dame. Une pièce pourtant nous était interdite. C’était là où elle amenait ceux d’entre nous qui étions devenus trop malades. Moi, j’ai toujours été en bonne santé. Rongée par les vers, par les puces comme tout chat qui n’a jamais été vermifugé ou déparasité, mais j’ai guéri seule du coryza. Pas comme ma soeur et l’un de mes frères. Pas comme ma mère. Je sais que trop faibles ils sont partis un jour, l’un après l’autre, vers la pièce interdite : j’ai su plus tard, sans comprendre vraiment de quoi il était question. Ceux qui rendraient dans cette pièce n’en ressortaient jamais. On les mettaient dans des cartons, les uns sur les autres et plus jamais, ils ne bougeaient…
    L’odeur y était plus insoutenable encore qu’ailleurs dans la maison…
    Et comme de l’extérieur d’autres arrivaient encore, certains furent mis à la cave. Moi, encore, j’avais eu accès à la cour, à la lumière, à l’extérieur, aux odeurs de la vie. Tous n’ont pas connu cela…

    Elle nous aimait tellement, notre mère nourricière… tellement que lorsque des dames sonnaient à la porte, elle ne voulait pas les laisser entrer. Certaines ont pu nettoyer la cour, vider des sacs d’ordure. Elles parlaient de choses que je ne comprenais pas : de stérilisation, de prendre les chatons, de vétérinaires, mais la dame criait quelle ne se laisserait jamais prendre ses chats !

    Et puis un matin, la dame est tombée. Elle n’a plus bougé. Pendant des jours. Durant ces jours, nous n’avons jamais été autant affamés. Des humains ont commencé à entrer. A aller et à venir. Mais aucun ne nous a donné ni à manger, ni à boire. Je les ai entendu plusieurs fois se demander comment ils allaient pouvoir EUTHANASIER tout ça…
    Le premier jour ils sont venus avec des cages. Il y avait un peu de nourriture dedans. Alors, mes compagnons ont commencé à s’y précipiter. Dès qu’ils y entraient, il y avait un grand bruit : la trappe se fermait, et on les évacuait. Ces gens venaient de la SPA locale.J’entendis un humain dire que comme cela, on n’y arriverait pas. Un autre dire qu’il n’avait pas assez de produit. Un autre dire que les choses ne pourraient se faire dans les normes. Une dame, supplier en larmes qu’on nous offre au moins la première piqûre, celle qui endort et apaise, et pas seulement la seconde, celle qui tue, dans des souffrances infinies. Le lendemain, nous étions un peu moins nombreux déjà. Ils sont revenus avec des collets, des filets, des perches à crochets… La curie commença et ce fut la débandade… Un à un, on traqua mias compagnon. Sitôt saisis, au bout de la perche, la piqûre les attendait. Quelques secondes d’une infinie souffrance, et on les entassait, les uns sur les autres, sans qu’ils ne bougent plus. Allait-on les mettre eux-aussi dans la pièce intedite ?
    Moi, malgré ces conditions de vie qui furent les miennes, j’avais un petit coeur. Tous les jours, j’allais à la rencontre d’un beau gros matou qui vivait dans le garage, au milieu de détritus avec pour seule lumière, celle qui passe fébrilement par les petits hublots. nous nous faisions des calins, derrière ces minuscules vitres. Et lorsque les humains entrèrent dans ce garage, et qu’au bout d’une longue course poursuite, ils le saisirent au bout de leur perche, le matou sortit enfin. Il vit pour la première fois depuis longtemps la lumière du jour. Il respira un instant l’air frais. Oui, il traversa pour la première fois cette cour où ses pattounes ne s’étaient jamais posées, où il avait tant rêvé pouvoir se prélasser un jour au soleil, marcher et courrir… mais il ne la traversa pas comme il l’avait espéré. Il la traversa les pattes dans le vide et la tête dans la canne à collet, et quelques secondes suffirent pour qu’il retourne à jamais dans le noir, définitivement dans le noir.

    Alors, je me suis mise à courrir. Affamée, je suis entrée dans une cage pour manger. Enfin. Que pouvait il m’arriver de mieux désormais, que de rejoindre la chambre interdite ou de m’immobiliser sur ce tas immonde de chats euthanasiés ? Et je suis entrée dans une cage. La trappe s’est refermée. Une dame l’a saisie et elle s’est mise à courrir, malgré les injonctions des gendarmes, malgré les injonctions de la SPA… à courrir vers la rue, vers l’extérieur, vers sa voiture. Elle m’a amenée, loin.

    Le carnage a duré plusieurs jours. Moi, Mila, je suis la seule rescapée. Et chaque jour qui passe, dans ma nouvelle vie me dit toute l’infinie tendresse, tout l’infini bien-être, toute l’infini bonheur, qu’ils auraient eux aussi dû connaître et qu’ils méritaient tous …
    Le regard de mes compagnons d’infortune me hantera longtemps; Ils se sont éteints mais vivent encore en moi…

    L’HISTOIRE VECUE PAR MILA EST UNE HISTOIRE VRAIE. DES HISTOIRES COMME CELLE-LA, IL S’EN EST DEROULE CETTE ANNEE, AU MOINS UNE DANS CHACUN DE NOS DEPARTEMENTS…

    MILA APPREND DESORMAIS LA VIE, doucement et surement. Nous reparlerons d’elle et de sa nouvelle vie.

    #12927
    capel
    Participant

    bouhhh!

    arretes de nous faire pleurer christine!

    #12930
    fine
    Participant

    surtout quand on est au boulot, je passe encore pour une folle….

    #12933
    capel
    Participant

    😆

    #12941
    capel
    Participant

    ce soir j’ai l’impression d’etre une mère nourricière à la derive, ne sachant par quel bout prendre le probleme… promettez moi de partir en courant avec les nasses dans la main 😉

    #12944
    fine
    Participant

    on les laissera pas rentrer 😉

    #12945
    capel
    Participant

    merci Fine :kiss:

    #12948
    Maréchal
    Participant

    [quote= »christine capel » post=6464]ce soir j’ai l’impression d’etre une mère nourricière à la derive, ne sachant par quel bout prendre le probleme… promettez moi de partir en courant avec les nasses dans la main ;)[/quote]

    c’est là que pour moi il y a soucis , plein de gens sont bien content de déposer leurs chats ( ou autres puisque on sait ce que c’est idem avec d’autres animaux ) a ces mères nourricières après c’est facile de jeter la pierre en disant « elle ou il s’est laisser dépasser »
    il faut agir en amont , je veux bien tout ce qu’on veut mais pour moi :
    les vétérinaires , la mairie , les voisins , la famille lorsqu’il y en a …. sont aussi fautif sinon plus (car eux ne sont pas malade et savent qu’il y a un problème )et ce problème dure souvent des années avant qu’on fasse les hypocrites et que l’on « découvre » le drame

    on lit dans la presse 100 animaux saisis ils vivaient dans 18m² , faut m’expliquer comment personne n’a rien dit pendant des mois voire des années

    ce n’est que mon avis

    #12949
    fine
    Participant

    +1

    #12950
    capel
    Participant

    ben +2. jamais je ne jeterai la pierre à des gens qui nourrissent, qui accueillent… souvent, ils n’ont pas su qui appeler, parfois ont peur d’appeler à l’aide car ça parle plus de fourrière que de secours.

    #12952
    salsa virginie
    Participant

    Bonjour ,

    que pouvons nous apporter comme aide ?Je peux venir aider pour trapper les chats , peut-être est il possible d’organiser une collecte dans la quartier pour faire stériliser tous ces pauvres petits?Est ce que la mairie ne pourrait pas fournir une aise exceptionnelle pour aider à la stérilisation???Il doit bien exister une solution humaine à ce problème.Et peut -être aussi publier dans les journaux locaux ce texte terrible « Mila où les mères nourricière « .Les gens ignorent souvent comment ils peuvent aider de manière efficace…

    #12954
    Maréchal
    Participant

    je me permet de répondre :cheer:

    Je peux venir aider pour trapper les chats

    le problème n’est pas de les trapper , c’est qu’ensuite il faut les mettre a l’abris le temps de la convalescence , les porter chez le véto prend du temps aussi , et bien souvent les relâcher sur leur de vie devient impossible ou les mettre ?

    peut-être est il possible d’organiser une collecte dans la quartier pour faire stériliser tous ces pauvres petits?

    bien sur mais en général les gens préfère ne pas payer , ils veulent être débarasser des chats mais n’envisage pas le reste , un peu de mort aux rats coute bien moins chère que la stérilisation

    Est ce que la mairie ne pourrait pas fournir une aise exceptionnelle pour aider à la stérilisation???

    non ! 😛 est bien souvent la réponse que nous obtenons et croyez moi on crie souvent au secours … ils ont des sous pour le sport , le divertissement …..mais pour les chats ?…. très peu , au mieux on nous reporte a plus tard , plus tard , plus tard , mais on insiste ! je ne compte plus le nombre de réunions auxquelles Christine est allée pour un « peut être » ….

    .Et peut -être aussi publier dans les journaux locaux ce texte terrible « Mila où les mères nourricière « 

    ce texte n’est pas de nous , notre combat principal est la stérilisation et le bien être des chats errants 🙂
    et encore une fois pour publier dans les journaux faut des sous 😉 nous préférons consacré l’argent de l’asso a la stérilisation

    Les gens ignorent souvent comment ils peuvent aider de manière efficace…

    peu d’entre eux s’y interresse vraiment , car si ils s’y interressait ils se renseigneraient et trouveraient la manière de faire 🙂

    c’est bien sur sans méchanceté de ma part que j’ai repris chaque proposition mais c’est vrai qu’on s’arrache les cheveux , qu’on passe des nuits blanches a chercher des idées , des solutions et tout le reste et que bien souvent on en arrive a comprendre que l’on est seules et que la seule solution véritable nous l’avons entre les mains : stériliser , avec patience , et ne rien attendre des pouvoir publique ou des riverains

    #12961
    capel
    Participant

    en distribuant pour la localisation de la chatte avec 5 chatons, j’ai profit de dire: on a fait ci et ça, on fonctionne grace aux dons… donnez! attendons, haha!

    dernier mail à la mairie sans reponse, je sais toujours pas si nos 1000 euros ont été votés

    beaucoup d’ignorance mais beaucoup d’egoisme.

    #12967
    Anna
    Participant

    moi aussi j’ai pleuré à mon boulot… Que faire ? continuer à essayer en tous cas… et c’est vrai ne pas jeter à la pierre à ces personnes même si des fois on a envie devant l’étendue des dégâts, devant la souffrance des animaux.
    Toujours voir la souffrance globale, celle des animaux humains et celle des animaux non humains…

    #12987
    capel
    Participant

    tiens on ouble les tuteurs! une asso est actuellement confrontée à une personne sous tutelle qui vit dans des conditions affreuses, reccueille toujours et encore… le tuteur? ben il laisse cette personne dans son pipi caca. payé combien pour ça?

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